Alors peut-être que lorsque cette université souhaite engager des chercheurs, cette perspective lui fait tellement honte (rassurons nous elle ne le fait que lorsqu'elle y est obligée, il y a des départs, des morts, que voulez-vous...), peut-être alors qu'elle cible sa campagne sur des postes de femmes de ménage et comme cela, fortuitement, dans le flot des compétences au récurage, au briquage et cirage de pompes apparaît le profil tant attendu du futur prix Nobel de grec ancien. Ce sont les vrais femmes de ménage qui risquent d'être déçues. En qualité d'ancien étudiant de l'université Stendhal peu inséré depuis, j'espère bien que la future recrue saura m'initier à la subtilité des ces nouvelles stratégies des métiers et de l'emploi à l'université comme ailleurs ; cela m'évitera de chercher naïvement à faire correspondre mon profil à celui de l'emploi à pourvoir.
Cette eclairage serait salutaire en ces temps troubles, où les gens capricieux semblent se suicider pour un oui ou pour un non, et en plus semblent, ultime calomnie funeste de leur part, dénoncer des modes de management par le suicide (quelle horreur !), tellement inouïs, inimaginables, si contraires à nos valeurs collectives, à notre éthique, à notre déontologie, qu'on se dit que ce n'est pas possible, que ça ne peut pas exister, qu'il faut qu'on juge les responsables et qu'on les pendent... En fait on a tellement peur que les responsables se suicident à leur tour, en dénonçant d'autres responsables (peut-être nous mêmes ?), qu'on préfère qu'ils ne voient pas, qu'ils ne disent pas, qu'ils n'entendent pas, qu'ils ne comprennent pas. Et lorsque les faits les bousculent, les poussent dans leurs derniers retranchements, qu'ils n'ont plus d'autre choix que celui de réagir, alors, c'est eux qui dénoncent la rumeur, le complot, le mauvais oeil qui en veut à leur réussite, à leur bonheur, à leur réputation. Ils s'adressent alors aux scrupules de nos âmes candides, en nous répétant à souhait la leçon de sociologie d'Emile Durkheim, le suicide est normal, un phénomène social et régulier, une mort choisie et de plus qui vient tout d'un coup, presqu'un bonheur, qui s'oppose au sort infâme que réserve la société aux grands pervers, qui eux n'ont pas cette chance de pouvoir, de vouloir mourir, qui eux, comme nous l'a appris Chanderlos de Laclos dans les liaisons dangereuses, sont marqués par le remords pour le restant de leurs jours, ruminent une vérole amère dans leur ventre et dans leur âme, et portent à jamais cette infamie sur leur figure. Ne rajoute pas le pire au mal pourrait dire le commandement d'une nouvelle religion, considère toujours que le mal est normal quand il s'abat sur autrui.
Pauvre monde pervers !
Biens communs by Thierry Nahon est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité 2.0 France.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire