lundi 4 février 2013

la question de la langue à l'époque de Google

Cette présentation que fait Fredéric Kaplan à propos de la créolisation de la langue liée à son traitement industriel par la lecture et l'écriture est très instructive. Elle rappelle l'énorme puissance sous-tendue par le développement des technologies de l'information, les enjeux colossaux qui font courir les firmes du secteur, et l'impressionnante modification que ces nouveaux services font subir à nos rapports à l'information, à nos identités, à la culture au sens large. Plusieurs centaines de millier d'e-book seraient déjà rédiger par des robots, ces derniers résument à leur façon nos récits, "lisent" pour d'autres robots, qui classent, catégorisent, comprennent ou déclinent, et ré-écrivent. Sans forcément nous en rendre compte, petit à petit alors que les machines apprennent à déchiffrer notre langage, nous leur concédons de plus en plus de capacités d'expression, de correction, de formulation, de présentation. Il se produit comme une colonisation de l'esprit, comme si la mise en forme automatique, valait plus que la forme et le fond de la parole de chacun. La machine nous impose sa manière de partager avec les autres, d'échanger, de transmettre. Elle se présente comme neutre, voire comme une source de créativité, ce qui est relativement vrai dans l'absolu. Dans la pratique, c'est bien de plus en plus une machine qui a la réponse à chacune des questions qu'elle nous propose de formuler. La machine façonne son univers. Et pour l'essentiel, nous sommes cet univers...
La question de la langue à l'époque Google

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