Source :
Blog de Philippe Aigrain
Extraits de ce blog :
"Un communiqué diffusé par le ministère de la Culture dans lequel Louis
Gallois (Commissaire général à l’investissement) et Bruno Racine
(président de la Bibliothèque nationale de France) annoncent la
signature de deux nouveaux partenariats public-privé en matière de
numérisation du patrimoine physique détenu par la bibliothèque Nationale. Ces
accords se caractérisent par une privatisation (droits d’exploitation
commerciale exclusive pour 10 ans) d’un patrimoine appartenant pour tout
(les livres anciens) ou partie (les enregistrements sonores 78 et 33
tours) au domaine public."
"Pourquoi est-ce scandaleux ?
Le pire c’est qu’ils trouvent ça « normal ». Il serait donc normal
sous prétexte que l’Etat est fauché et qu’il y aura des bénéfices
d’accessibilité à terme (dix ans sauf pour quelques « bonus » et au fur
et à mesure de la numérisation dans les seuls locaux de la BNF)
d’exproprier chacun d’entre nous des droits qu’il a à l’égard du domaine
public pour en attribuer le privilège d’exploitation exclusive à des
acteurs économiques. J’utilise à dessein le mot « privilège » car il
n’est pas sûr que l’exclusivité soit basée ici sur le droit d’auteur, on
en est probablement revenu au temps des privilèges d’imprimeur, à un
échange de bon services entre l’Etat et des acteurs privés. Hier c’était
donne-moi la censure, je te donne l’exclusivité. Maintenant, prête-moi
des sous demain, je t’en donne aujourd’hui avec l’exclusivité. Il n’est
pas prouvé du tout que la numérisation effectuée par ProQuest et Believe
sera à qualité égale moins coûteuse pour l’Etat que celle qui aurait
résulté d’un appel d’offres pour un pur prestataire de numérisation."
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